Libérer la parole en prison
Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison – Victor Hugo
Les détenus, par leur situation, rencontrent généralement des difficultés à gérer leurs émotions et à communiquer oralement leurs ressentis. De plus, bon nombre d’entre eux ont grandi dans des contextes où la communication rime souvent avec violence et dont la liberté de parler n'existe pas.
Où l'accès à la culture n'est pas permis. Afin de lutter contre cette radicalisation par la haine, la Compagnie Gambalo propose des ateliers d'arts de la parole en milieu carcéral afin de développer l'expression et la créativité des détenus.
La Compagnie propose diverses thématiques et construit ces projets en écho avec le désir des participantes et participants.
Le contenu des ateliers se veut très flexible afin de laisser les élèves s'exprimer au gré de leurs besoins et/ou envies. Nous nous mettons ainsi à disposition des désirs de chacun et nous adaptons nos cours en fonction. En effet, susciter l'envie et la curiosité chez les élèves est primordiale à travers tous nos ateliers et spécifiquement dans un cadre où ces deux facteurs n'ont pas l'occasion de s'épanouir.
Ainsi les élèves sont libres de proposer la matière qu'ils ont envie de travailler. Certains apportent des textes qu'ils ont écrits et les travaillent scéniquement, d'autres apportent un sujet d'improvisation ou d'actualité sur lequel ils ont envie de s'exprimer, d'autres préfèrent expérimenter le jeu dramatique et développer leur imaginaire, ou encore travailler des extraits de pièces célèbres et/ou improviser sur les thèmes véhiculés par l'auteur...
Petit à petit, l'interactivité se met en place et chacun apprend à faire confiance à l'autre dans un espace de création et d'expérimentation.
L'accès à la culture est une nécessité. Cela permet d'avoir une réflexion nuancée sur le monde et de libérer ses émotions sans frustrations ni violence. Ces ateliers en milieu carcéral rejoignent la démarche de la Compagnie Gambalo qui se donne pour mission d'ouvrir au maximum la culture à un public le plus divers possible.
En 2018, à la prison de Jamioulx, une dizaine de détenus ont pu expérimenter 10 ateliers de 3h, animés par Nicolas Swysen.